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Allocution prononcée à Oshawa par la vice-première ministre et ministre des Finances sur l’économie canadienne et les priorités du gouvernement en prévision du budget de 2023

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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Je tiens tout d’abord à souligner que nous sommes réunis sur des terres visées par les traités Williams et sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de Scugog Island.

Je suis très heureuse d’être ici aujourd’hui en compagnie de nombreux membres extraordinaires de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, d’ici à Oshawa et de partout en Ontario.

Au cours de la dernière année, et avant cela aussi, j’ai eu de nombreuses rencontres avec des travailleurs et des dirigeants syndicaux.

Partout dans notre merveilleux pays, que ce soit dans des salles syndicales, sur des chantiers ou dans des endroits comme celui-ci, je suis constamment impressionnée par les remarquables travailleurs syndicaux, des hommes et des femmes, qui bâtissent le Canada chaque jour.

Je suis également impressionnée à quel point vous êtes fiers, à juste titre, de vos capacités, du travail que vous faites et des personnes avec lesquelles vous travaillez.

Notre économie dépend de personnes comme vous – ici à Oshawa, dans tout l’Ontario et à l’échelle de notre magnifique pays.

Alors, avant de commencer, je tiens à dire : merci beaucoup à vous tous! Je suis vraiment fière de vous et d’avoir pu passer un peu de temps en votre compagnie.

Je veux d’abord vous parler de la situation économique actuelle au Canada et de ce qu’elle signifie pour les Canadiens et pour le budget que je vais présenter la semaine prochaine.

Commençons par les bonnes nouvelles.

Le Canada a connu une relance remarquable après la récession causée par la COVID.

L’année dernière, le Canada a enregistré la plus forte croissance économique parmi les pays du G7 – plus forte que celle des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Italie, de la France ou du Japon.

Et, selon les prévisions du FMI et de l’OCDE, le Canada va connaître la plus forte croissance au sein du G7 cette année-ci également.

Alors, qu’est-ce que tout cela veut vraiment dire? Ça veut dire que quelque 830 000 Canadiens de plus travaillent aujourd’hui qu’avant le début de la pandémie.

On a récupéré 126 % des emplois perdus à cause de la COVID, par rapport à seulement 114 % aux États‑Unis.

Lorsqu’on a annoncé, dans le budget de 2021, qu’on allait mettre en place un système abordable d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada, on avait mentionné que ce système permettrait de créer des possibilités économiques pour les mères au Canada – et donc une plus grande prospérité pour nous tous.

Et, le mois dernier, grâce à ce système, le taux d’activité des femmes dans la force de l’âge sur le plan professionnel au Canada a atteint un niveau record de 85,7 %, comparativement à seulement 77,2 % aux États-Unis.

J’ai rencontré aujourd’hui d’incroyables Canadiennes qui suivent une formation pour devenir électriciennes, et qui sont sur le point de commencer leur premier stage. Tous les parents et toutes les familles apprécient l’apprentissage et la garde des jeunes, mais nous savons que ces services sont d’une importance toute particulière pour les mères. Et je suis si contente de constater que le système est en place et que les frais sont à la baisse. Ces services vont certainement venir en aide à certaines femmes qui se trouvent ici aujourd’hui, ainsi qu’à d’autres femmes partout au pays qui souhaitent poursuivre une carrière tout en subvenant aux besoins de leur famille.

En fait, les services de garde ont donné un tel élan à l’économie du Canada que nos amis suivent notre exemple. La semaine dernière seulement, le Royaume-Uni a annoncé qu’il mettait en place un plan important en matière de garde d’enfants dans le cadre de la présentation de son budget.

Notre taux de chômage est proche de son niveau le plus bas jamais atteint et, aujourd’hui, plus de Canadiens que jamais ont un bon emploi.

Ces chiffres élevés sont importants parce qu’un bon emploi est essentiel pour bien vivre sa vie au sein de la classe moyenne.

Il nous permet de payer nos factures, de subvenir aux besoins de nos enfants et de bâtir l’avenir de nos familles, de nos communautés et de notre pays.

L’économie mondiale traverse une période de turbulences. Permettez-moi donc de souligner une autre grande force du Canada.

Nous avons des institutions robustes et un système financier qui a prouvé sa solidité à maintes reprises.

Nos institutions financières disposent des capitaux nécessaires pour traverser les périodes de turbulences.

L’une des caractéristiques de nos banques canadiennes est la gestion prudente des risques – et c’est aussi un principe fondamental pour ceux d’entre nous qui assurent la réglementation du système financier.

Aujourd’hui, on fait preuve de vigilance : on suit la situation de près, on discute avec nos alliés et on adopte une approche de type « Équipe Canada » au sein du pays.

Les Canadiens peuvent et doivent être convaincus qu’en cette période d’incertitude mondiale, il n’y a pas de meilleur endroit où se trouver que le Canada.

Voilà pour les bonnes nouvelles.

Et je sais que tout le monde ici connaît aussi la moins bonne nouvelle.

L’inflation a baissé au Canada pendant sept mois consécutifs, et cette baisse devrait se poursuivre. La Banque du Canada prévoit que l’inflation tombera à 3 % au milieu de l’année et à 2,6 % d’ici la fin de l’année.

Mais aujourd’hui, l’inflation, qui était de 5,9 % en janvier, est encore trop élevée. Les Canadiens en ressentent les effets chaque jour à l’épicerie et à la fin du mois, lorsqu’ils doivent payer leur loyer.

Pour lutter contre l’inflation dans le monde entier, les banques centrales ont augmenté les taux d’intérêt dans le cadre du resserrement le plus rapide et le plus synchronisé de la politique monétaire depuis les années 1980.

Toutefois, cette forte hausse des taux d’intérêt est à l’origine d’une autre forme de souffrance économique pour de nombreux Canadiens : les paiements hypothécaires de nombreuses personnes sont plus élevés et les petites entreprises doivent payer davantage pour leurs marges de crédit.

Ces dernières semaines, lors des visites que j’ai effectuées partout au pays dans le cadre de nos consultations prébudgétaires, j’ai rencontré des Canadiens qui se portaient bien et d’autres qui éprouvaient de réelles difficultés.

Même dans les conversations que j’ai eues avec les Canadiens qui m’ont dit qu’ils se portaient bien, voire qu’ils prospéraient, j’ai constaté un thème commun qui m’a rendue vraiment très fière d’être Canadienne.

Lorsque je leur ai demandé comment ils allaient, ceux qui se portaient bien ont répondu : « Je vais bien, en fait. J’ai obtenu une augmentation et j’ai un prêt hypothécaire à taux fixe. » Ou encore : « Je vais très bien – les affaires battent leur plein et mon plus gros problème est que nous n’arrivons pas à trouver suffisamment de travailleurs. »

Mais, sans faute, ils disent ensuite : « Je m’inquiète pour certains de mes amis et voisins. Leur loyer augmente, mais pas leur salaire. Pour eux, simplement joindre les deux bouts est déjà difficile. »

C’est ce qui fait de nous des Canadiens. Même si on va bien, on s’inquiète pour nos voisins. On s’en fait pour nos amis.

On croit qu’il faut prendre soin les uns des autres.

Notre gouvernement l’a compris et c’est pourquoi, au cours des sept dernières années, on n’a ménagé aucun effort pour renforcer notre filet de sécurité sociale.

Ce filet est en place aujourd’hui pour venir en aide aux Canadiens qui en ont le plus besoin : nos enfants, nos aînés et les personnes les moins bien rémunérées.

Pour améliorer notre filet de sécurité sociale, on a prolongé l’Allocation canadienne pour les travailleurs pour aider ceux qui font un travail essentiel, mais qui ne sont pas très bien payés.

On offre l’Allocation canadienne pour enfants, et les parents ont désormais accès à des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants abordables pour les aider à élever leurs enfants – l’avenir de notre pays.

On a augmenté les prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti pour nos aînés.

Depuis décembre, on offre une prestation pour couvrir les soins dentaires de plus de 200 000 enfants dont les parents ne peuvent pas se permettre de les emmener chez le dentiste.

Et, point essentiel, nos prestations les plus importantes sont toutes indexées à l’inflation.

Ce filet de sécurité sociale est là pour tout le monde.

Et, dans les semaines à venir, pour aider les Canadiens les plus touchés par la hausse des prix – pour nos amis et voisins les plus vulnérables –, notre gouvernement mettra en place des mesures supplémentaires et ciblées pour atténuer les effets de l’inflation.

Notre objectif est d’apporter un soutien très précis et responsable sur le plan financier.

À vrai dire, on ne peut pas couvrir tous les coûts que chaque Canadien doit assumer à cause de l’inflation ou de la hausse des taux d’intérêt.

Agir de la sorte ne ferait qu’aggraver l’inflation et augmenter les taux d’intérêt encore plus longtemps.

Les Canadiens sont intelligents, et vous aussi l’êtes, et je sais que vous comprenez cela.

Ce que les Canadiens veulent, c’est que l’inflation diminue et que les taux d’intérêt baissent.

Et c’est l’un des principaux objectifs du budget de cette année : ne pas jeter de l’huile sur le feu de l’inflation.

On va donc faire preuve de rigueur budgétaire.

La hausse des taux d’intérêt a eu l’effet escompté, ici au Canada et dans le monde entier.

L’économie mondiale s’est ralentie, tout comme l’économie canadienne.

Par conséquent, les recettes de l’État sont moins élevées. Et ce ralentissement survient après trois années exceptionnelles au cours desquelles le gouvernement fédéral a fourni 80 % des fonds destinés à soutenir les Canadiens et l’économie canadienne pendant la pandémie. Notre capacité de dépenser n’est pas infinie.

Le Canada a le déficit le plus faible et le ratio de la dette au PIB le plus bas parmi les pays du G7 ainsi qu’une cote de crédit triple A.

Notre pays a une fière tradition de responsabilité financière, et on est déterminés à la maintenir.

Le Canada, après tout, est un pays qui prône la paix, l’ordre et la bonne gouvernance. Et aujourd’hui, plus que jamais, c’est une chose dont nous pouvons être fiers et sur laquelle nous pouvons compter.

En faisant preuve de rigueur budgétaire, et en ne jetant pas d’huile sur le feu de l’inflation aujourd’hui, nous nous assurerons d’avoir le pouvoir investir de manière responsable dans les Canadiens et dans l’économie canadienne pour les années à venir, comme on l’a fait au cours des sept dernières années.

Parce qu’on sait que les investissements dans les Canadiens sont aussi des investissements dans notre économie.

On investit dans le logement parce que notre économie est bâtie par les gens et que les gens ont besoin d’un logement où vivre.

Pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre à laquelle sont confrontées bon nombre de nos communautés et entreprises, on investit dans des mesures qui permettront aux travailleurs canadiens d’acquérir les compétences dont ils ont besoin et de se rendre là où se trouvent les emplois.

On a accueilli un nombre record de travailleurs qualifiés au Canada, et on va en accueillir encore bien plus dans les années à venir.

On rend les services de garde plus abordables pour les familles d’un bout à l’autre du pays pour que davantage de mères n’aient plus à choisir entre leur famille et leur carrière.

Les investissements dans le logement, les compétences, l’immigration et la garde d’enfants ne sont pas seulement des politiques sociales, mais aussi des politiques économiques.

Il en va de même pour les soins de santé.

Notre budget prévoit donc la mise en œuvre du plan global sur les soins de santé que le premier ministre a annoncé le mois dernier.

Et grâce à un investissement de 198 milliards de dollars dans les soins de santé publics au cours des dix prochaines années, on veillera à ce que les Canadiens aient accès à un système de soins de santé public de classe mondiale, qui mérite sa place au cœur de l’identité canadienne.

Et on fera en sorte que ce système de santé public solide et efficace nous permette de continuer à prendre soin d’une main-d’œuvre canadienne forte et à la garder en santé. Voilà ce que les Canadiens méritent. C’est ce que les travailleurs canadiens méritent.

Des soins de santé universels et de qualité sont – à juste titre – une priorité pour tous les Canadiens. Ils constituent également un avantage concurrentiel national.

Il s’agit d’un investissement important et nécessaire.

Et c’est l’un des deux investissements importants et nécessaires prévus dans notre budget.

On va effectuer des investissements pour renforcer le système de soins de santé public et universel du Canada. Et pour bâtir l’économie propre du Canada.

En effet, une fois l’inflation maîtrisée, le Canada doit faire face à deux changements majeurs dans l’économie mondiale.

Tout d’abord, dans le cadre de la transformation économique la plus importante depuis la révolution industrielle, nos amis et partenaires du monde entier – principalement les États-Unis – effectuent des investissements considérables pour bâtir une économie propre et les industries carboneutres de demain.

En même temps, le président Poutine et la pandémie ont cruellement exposé aux démocraties du monde les risques d’une dépendance économique à l’égard des dictatures.

Par conséquent, nos alliés se tournent rapidement vers des démocraties telles que le Canada pour développer leurs économies et bâtir leurs chaînes d’approvisionnement essentielles.

Ensemble, ces deux changements majeurs offrent d’énormes possibilités économiques pour tout le monde – pour le Canada et pour les travailleurs canadiens comme les personnes formidables que j’ai rencontrées ici aujourd’hui.

Que ce soit dans le domaine de l’énergie propre, des technologies propres ou de la fabrication de batteries ou de véhicules électriques, nous devenons un chef de file mondial dans l’économie propre en plein essor, parce que les travailleurs et les entreprises du Canada possèdent l’expertise nécessaire et parce que le Canada fabrique ce dont le monde a besoin.

De l’énergie aux minéraux critiques, les travailleurs canadiens peuvent fournir à nos alliés les ressources dont ils ont besoin, ce qui profiterait aux familles et aux communautés canadiennes.

Aujourd’hui et dans les années à venir, le Canada pourra soit saisir ce moment historique, cette occasion sans précédent qui s’offre à lui, soit se laisser distancer par les démocraties du monde entier qui ont choisi de bâtir l’économie propre du vingt-et-unième siècle.

Et se laisser distancer signifie moins d’investissements dans nos communautés et moins d’emplois pour toute une génération de Canadiens.

C’est pourquoi le plan qu’on va présenter mardi prochain prévoit un investissement important dans les Canadiens – afin de créer de bons emplois, de rendre nos communautés plus dynamiques et d’instaurer ensemble une nouvelle ère de prospérité économique.

On bâtira une économie canadienne plus durable, plus sûre et plus abordable.

On peut créer des centaines de milliers de bons emplois et de belles carrières pour la classe moyenne, dans les petites et grandes communautés, d’un océan à l’autre.

Et c’est exactement ce qu’on va faire.

Il s’agit de belles carrières qui apportent satisfaction et assurent une bonne rémunération, et notre gouvernement va réaliser des investissements pour veiller à ce que le Canada ait de telles carrières à offrir en abondance.

Je sais que certaines personnes préconisent une approche des politiques gouvernementales différente, plus téméraire, à savoir d’énormes réductions d’impôts non financées pour les riches, la suppression des mesures de protection qui font du Canada un endroit fiable et idéal pour les entreprises, et une réduction des prestations de l’assurance-emploi et des pensions auxquelles les Canadiens ont cotisé pendant toute leur carrière.

D’autres pays ont adopté cette approche téméraire, et ils ont été brutalement punis par les marchés.

Notre budget prévoit un plan sérieux pour faire face à un moment important de l’histoire de notre pays, et à une période difficile pour l’économie mondiale.

On va adopter un plan responsable sur le plan financier, soutenir les Canadiens, renforcer les soins de santé publics, bâtir l’économie propre du Canada et y réaliser des investissements.

Une économie propre qui profite aux travailleurs, aux entreprises, aux communautés autochtones et à l’environnement, et qui rend la vie plus abordable pour les Canadiens.

Qui offre à tous un accès aux soins de santé de qualité dont ils ont besoin. Qui permet à chacun de se retrousser les manches et de bien gagner sa vie grâce aux bons emplois créés pour la classe moyenne.

Et qui permet à chacun de profiter des possibilités remarquables qu’offre le Canada.

Nous avons tous la chance inouïe de vivre dans le meilleur pays du monde.

Je suis désormais plus enthousiaste que jamais quant à l’avenir de notre pays.

Parce que le Canada est rempli de gens qui peuvent faire de très grandes choses, et qui sont prêts à les faire. Et je vois beaucoup de ces gens ici aujourd’hui.

Et c’est grâce à des gens comme ceux qui sont ici aujourd’hui – des gens accueillants, diversifiés, travaillants, intelligents et talentueux – que le Canada connaîtra un succès fulgurant au cours du vingt-et-unième siècle.