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Discours principal de la vice-première ministre sur comment rendre le coût de la vie plus abordable pour les Canadiens

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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

C’est super d’être ici en personne.

C’est sur cette note que j’aimerais commencer aujourd’hui – en soulignant à quel point c’est formidable et aussi un peu étrange de nous retrouver ici, en personne, avec autant de gens.

Parce que ce sentiment d’étrangeté nous rappelle à quel point les deux dernières années ont été difficiles.

Rappelons-nous qu’il y a à peine un peu plus de deux ans, nous étions aux prises avec l’une des pires récessions que nous avons connues depuis la Grande Dépression.

Notre économie s’était contractée de 17 %. Trois millions de Canadiens avaient perdu leur emploi. Et notre gouvernement venait de faire des dépenses massives pour éviter un effondrement complet.

Dans la foulée de 2008, notre économie est restée faible durant des années. La dépression a marqué une génération tout entière.

En juin 2020, lorsqu’on regardait l’avenir à la lumière du passé, on pouvait nous comprendre de nous attendre au pire.

Nous avons plutôt récupéré 117 % des emplois qui avaient été perdus dans les mois les pires mois de la pandémie, comparativement à seulement 96 % aux États-Unis.

Et plutôt que d’être aux prises avec un chômage persistant, on observe aujourd’hui un taux de chômage de 5,1 % seulement – du jamais vu. Les jeunes, les peuples autochtones, les femmes et les nouveaux Canadiens sont ceux qui ont particulièrement profité du marché du travail vigoureux.

C’est la relance de l’emploi la plus forte du G7 et le PIB réel du Canada est supérieur de 1,8 % de ce qu’il était au cours de ces premières semaines terribles.

Mais si les chiffres sont si positifs – si le rebond est si vigoureux – comment expliquer qu’on ne se sente pas si bien? Pourquoi les Canadiens sont-ils si inquiets?

Tout le monde ici connaît la réponse : l’inflation.

Les emplois ne manquent pas et le commerce est florissant. Mais en même temps, beaucoup de Canadiennes et de Canadiens ont plus de difficulté qu’avant à payer leurs factures à la fin du mois.

Je suis venue ici à vélo aujourd’hui. Et mon mari et moi élevons trois enfants au centre-ville de Toronto sans posséder de voiture. Nous pouvons le faire parce qu’il y a une station de métro à 200 mètres à peine de notre porte et que nos enfants se rendent à l’école à pied.

Mais la maison où j’ai grandi, à Peace River, en Alberta, se trouve à environ 10 milles de la municipalité, et j’ai eu mon permis de conduire le jour de mes 16 ans, comme tous les autres jeunes du village.

Je comprends parfaitement que des millions de Canadiens ont beaucoup de routes à faire pour se rendre au magasin et qu’aujourd’hui, ils vont faire la grimace en faisant le plein et leur épicerie.

Et je sais que beaucoup d’entre eux se demandent ce que leur gouvernement va faire pour remédier à la situation.

Et c’est de cela que je souhaite parler ici aujourd’hui.

La pandémie a été – nous l’espérons – l’une de ces crises qui arrivent qu’une fois en une génération.

Mais comme toute crise majeure, elle a entraîné des contrecoups, et l’inflation en est le principal.

L’inflation n’est pas un problème unique au Canada; en fait, elle est moins marquée ici que parmi nos pairs.

L’inflation au Canada était à 6,8 % le mois dernier.

Elle atteint 9 % au Royaume-Uni, 7,4 % en Allemagne et 9,2 % dans l’ensemble des pays de l’OCDE.

Aux États-Unis, elle est à 8,6 %.

Il s’agit clairement d’un phénomène mondial, provoqué par des facteurs dont aucun pays n’est responsable à lui seul et dont aucun pays ne peut se mettre à l’abri.

Nous connaissons ces causes.

Premièrement : la pandémie. Le passage de la demande de services vers la demande de biens qui en a découlé a provoqué les goulots d’étranglement que nous observons dans les chaînes d’approvisionnement. J’en ai personnellement entendu parler ce matin à une quincaillerie familiale, dans mon quartier.

La politique zéro COVID de la Chine a empiré la situation.

C’est alors que Vladimir Poutine a envahi illégalement l’Ukraine, provoquant une hausse du prix des aliments et du carburant.

Au Canada comme partout dans le monde, cela se traduit par une augmentation des prix à la caisse enregistreuse et à la pompe à essence.

Le Canada n’a pas son mot à dire dans les mesures de santé publique de Beijing et n’est certainement pas consulté quand le Kremlin élabore ses plans pour la guerre.

Aucun pays ne peut à lui seul résoudre ces problèmes mondiaux.

Mais ce que nous pouvons faire, c’est aider les Canadiennes et les Canadiens à surmonter cette nouvelle tempête, tout comme nous l’avons fait au cours des deux dernières années : avec un plan.

Nous prendrons des mesures concrètes et tangibles pour maîtriser l’inflation et rendre la vie plus abordable pour les Canadiennes et les Canadiens.

Et voici, en cinq parties, comment nous allons nous y prendre.

D’abord, permettez-moi de saluer le rôle central de la Banque du Canada.

Depuis plus de trois décennies, la banque a pour mandat de contrer l’inflation ici, au Canada. J’ai reconfirmé cet important mandat en décembre.

La banque a entrepris la tâche de ramener l’inflation à l’intérieur des cibles souhaitées. Et elle possède les outils et le savoir-faire nécessaires pour empêcher l’inflation de rester.

En réaffirmant notre cote de crédit triple A après le dépôt de mon budget en avril, S&P a nommément cité la solidité des institutions du gouvernement du Canada parmi les raisons pour lesquelles on nous a attribué cette cote exceptionnelle.

En cette période de volatilité économique et politique dans le monde, le fait de dénigrer les institutions fondamentales du Canada – dont la Banque du Canada fait très certainement partie – est grandement irresponsable, en plus d’être insensé sur le plan de l’économie. Notre gouvernement en est conscient.

Même si la lutte contre l’inflation relève de la banque centrale, les bonnes politiques gouvernementales peuvent aussi faciliter les choses en éliminant les contraintes d’approvisionnement qui causent la hausse des prix.

Ce qui m’amène à mon deuxième point.

Une pénurie de main-d’œuvre et de travailleurs qui ont les bonnes compétences – entrave les économies industrialisées du monde. Le Canada n’y échappe pas.

Résorber cette pénurie était parmi les objectifs fondamentaux de notre budget du mois d’avril. Notre plan pour y arriver s’inscrit dans une série de mesures que Janet Yellen, la secrétaire du Trésor des États-Unis – que j’aurai le plaisir d’accueillir au Canada lundi – désigne comme étant « l’économie moderne de l’offre. »

L’économie moderne de l’offre reprend l’idée fondamentale de l’économie de l’offre – à savoir que l’augmentation de l’offre est essentielle à la croissance –, mais préconise une approche progressiste, axée sur les personnes.

Elle consiste à investir dans le cœur d’une économie prospère : les gens, les Canadiens.

Ainsi, nous investissons dans l’immigration, les compétences, les garderies et le logement.

Pour ce qui est de l’immigration, j’ai de bonnes nouvelles. À une époque où les grandes économies du monde ont désespérément besoin de travailleurs qualifiés, la population du Canada est celle qui a enregistré la plus forte croissance parmi les pays du G7 en 2020.

En 2021, nous avons accueilli 405 000 nouveaux résidents permanents – une année record dans notre histoire pour l’accueil de gens – et nous visons à en attirer 451 000 par année d’ici 2024. Au cours des six premiers mois de 2022, nous avons déjà accueilli deux cent quatre mille nouveaux résidents permanents.

Au moment où l’hostilité à l’égard de l’immigration est en hausse dans la plupart des pays industrialisés, l’attachement tout particulier du Canada au multiculturalisme nous donne un avantage concurrentiel et stimule la croissance économique.

Dans le budget, nous avons aussi entrepris d’investir dans les travailleurs qui sont déjà ici.

Pour cela, il faut veiller à ce que nos travailleurs qui pratiquent un métier spécialisé puissent se rendre dans toutes les régions du Canada où les gens ont désespérément besoin de leurs services.

Il faut investir dans les compétences et la formation dont les travailleurs ont besoin pour occuper les emplois bien rémunérés de demain et soutenir la formation des apprentis en milieu syndical pour attirer plus de gens vers les métiers spécialisés.

Et il faut des programmes comme l’Allocation canadienne pour les travailleurs – avec plus de 3,6 milliards estimés en appui pour les travailleurs cette année – qui rendent le travail plus attrayant, tout en rendant la vie plus abordable.

Pour les garderies, l’argument économique est clair : forcer les femmes à choisir entre leur famille et une carrière est une mauvaise pratique économique. L’apprentissage et la garde des jeunes enfants, c’est la politique économique féministe à l’œuvre.

Par conséquent, malgré des doutes raisonnables quant à notre capacité d’y arriver, nous avons déjà signé des ententes pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants avec chaque province et territoire.

Nous bâtissons un réseau universel d’apprentissage et de garde des jeunes enfants précisément au bon moment – au moment où notre économie a besoin de toutes les mères qui souhaitent aller travailler tant qu’elles sont confiantes qu’on s’occupe bien de leurs enfants et qu’ils profitent d’une bonne éducation.

Et notre plan rend le travail – et la vie – plus abordable pour les familles canadiennes de la classe moyenne.

Il permettra une réduction de 50 % des frais de garde d’ici la fin de cette année. Dans trois ans, les frais de garde d’enfants seront de 10 dollars par jour, en moyenne, à la grandeur du pays.

Alors que la main-d’œuvre canadienne est en croissance, nous aurons besoin de plus de logements.

Sauf qu’aujourd’hui, on ne construit pas ces logements assez rapidement.

Voilà pourquoi l’engagement le plus important prévu dans le dernier budget est peut-être celui de doubler le nombre de nouveaux logements que nous construirons au cours des dix prochaines années. Cela va se faire en mobilisant le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires, les villes et municipalités, le secteur privé et les organismes sans but lucratif pour que tous travaillent ensemble afin de bâtir les logements nécessaires dans un pays en croissance.

Quand on regarde ces mesures dans leur ensemble, il est assez clair que l’immigration, le logement, les compétences et les garderies sont des politiques sociales. Mais ce sont aussi des politiques économiques.

Cette série de mesures contribuera à stimuler notre croissance économique à long terme d’une manière qui permettra de lutter contre l’inflation en augmentant l’offre de travailleurs et de logements qu’il nous manque.

La troisième partie de notre plan pour combattre l’inflation repose sur les restrictions financières.

Nous avons dépensé un montant d’argent incroyable pour passer à travers la pandémie. Huit dollars sur dix investis pour venir en aide aux Canadiens et à l’économie canadienne – plus de 300 milliards de dollars – l’ont été par le gouvernement fédéral, à juste titre.

Sauf que les chèques en blanc, ça n’existe pas. Notre capacité de dépenser n’est pas infinie. C’était vrai au moment où les taux d’intérêt atteignaient un plancher sans précédent au printemps de 2020, et c’est très certainement vrai aujourd’hui.

Le Canada a le plus bas ratio dette-PIB du G7, et en même temps que la Banque du Canada retire des mesures de stimulation fiscale, notre gouvernement le fait aussi. Le rythme auquel nous assainissons nos finances publiques est le plus rapide du G7, à égalité avec les États-Unis.

Je suis déterminée à voir notre ratio dette-PIB continuer à décliner et nos déficits continuer à se réduire. Nous devons, et nous pouvons rembourser la dette que nous avons accumulée à cause de la pandémie.

En déposant le budget en avril, j’ai réaffirmé que c’était notre point d’ancrage budgétaire et je me suis engagée à revoir et à examiner les dépenses publiques, car c’est la chose responsable à faire.

Je sais que la prudence fiscale a surpris plusieurs personnes ici. Et oui, j’ai lu vos prédictions.

Cette retenue était très intentionnelle. Étant dans une période où l’inflation était élevée, nous savions qu’il fallait éviter d’augmenter la demande globale. Puisque les taux d’intérêt étaient appelés à augmenter, nous avons compris l’importance de maintenir la cote triple A du Canada.

En disant cela, je peux entendre les gentilles moqueries – ou peut-être pas si gentilles que cela – des gens avec qui j’allais à l’école primaire.

Ils me diraient qu’une cote triple A ne va pas aider les gens à faire le plein.

Et ils auraient raison. Cela m’amène à mon quatrième point : nous devons nous assurer qu’il y a suffisamment de bons emplois pour les Canadiens de la classe moyenne.

Pour payer les factures, la plupart des familles canadiennes doivent d’abord avoir un bon emploi.

C’est pourquoi, pendant la pandémie, nous nous sommes concentrés sur l’emploi et sur les moyens de maintenir les entreprises à flot et d’aider les travailleurs à rester sur le marché du travail.

J’ai mentionné plus tôt que notre taux de chômage est aujourd’hui le plus bas qu’il n’ait jamais été, et que nous avons récupéré 117 % des emplois que nous avions perdus au printemps 2020. Notre taux de participation au marché du travail a atteint un niveau presque record.

Au pire de la pandémie, il était raisonnable de craindre que nos jeunes deviennent une génération perdue et qu’ils n’aient pas la chance de s’épanouir puisqu’ils ont grandi dans une économie pandémique. Aujourd’hui, toutefois, ils font leur entrée sur le marché du travail le plus dynamique que nous ayons connu depuis des décennies.

Au lieu d’avoir un marché du travail marqué de façon permanente par la COVID-19, nous avons affiché le meilleur rendement en matière d’emploi jamais enregistré par Statistique Canada.

Ce résultat n’était pas garanti. Nous y sommes arrivés en adoptant les mesures qui s’imposaient et en nous concentrant sans cesse sur les emplois.

Cela signifie que plus de Canadiennes et les Canadiens ont un meilleur emploi que jamais auparavant pour affronter la hausse de l’inflation mondiale.

Ce qui m’amène à mon cinquième point : nous devons apporter un soutien direct aux Canadiennes et aux Canadiens pour les aider à faire face au coût de la vie.

Certains réclament de nouvelles dépenses publiques, que ce soit sous la forme de dépenses fiscales ou de paiements directs.

Sur ce point, j’ai de bonnes nouvelles.

Grâce aux investissements que nous avons déjà effectués dans les deux derniers budgets fédéraux, une nouvelle série de mesures va entrer en vigueur maintenant pour aider les Canadiennes et les Canadiens qui en ont le plus besoin.

Un nouveau plan de soutien d’une valeur de 8,9 milliards de dollars sera mis en œuvre cette année pour venir en aide aux Canadiennes et aux Canadiens. Il s’agit de notre plan pour rendre la vie plus abordable.

Ce plan comprend les mesures suivantes :

  1. La bonification de l’Allocation canadienne pour les travailleurs, afin de fournir 1,7 milliard de dollars en nouveaux appuis aux travailleurs cette année, ce qui permettra de mettre jusqu’à 2 400 $ dans les poches des familles à faible revenu à partir de cette année.
  2. Une augmentation de 10 % de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de plus de 75 ans, ce qui permettra de verser jusqu’à 815 $ de plus à plus de trois millions de personnes âgées cette année.
  3. Un paiement de 500 $ qui sera versé cette année à près d’un million de locataires canadiens qui ont de la difficulté à payer leur loyer.
  4. Une réduction des frais de garde de 50 % en moyenne d’ici la fin de cette année, avec des économies allant jusqu’à 6 000 $ ici à Toronto.
  5. Des soins dentaires pour les Canadiens dont le revenu est inférieur à 90 000 $, en commençant par des milliers d’enfants de moins de 12 ans cette année.
  6. L’indexation des prestations à l’inflation, notamment l’Allocation canadienne pour enfants, le crédit pour TPS, le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Le salaire minimum fédéral, que nous avons porté à 15 $ l’heure, est également indexé à l’inflation.

Pour un couple de l’Ontario dont le revenu est de 45 000 $ et qui a un enfant en garderie, notre plan pour rendre la vie plus abordable pourrait ajouter 7 600 $ aux prestations actuelles du couple, soit plus de 16 % de son revenu annuel, au cours du présent exercice.

Une personne âgée célibataire en situation de handicap, au Québec, pourrait recevoir cette année plus de 2 500 $ de plus que l’an dernier.

Un nouveau diplômé en Alberta pourrait recevoir cette année 1 600 $ de plus que l’an dernier grâce aux prestations nouvelles et bonifiées.

Les mesures prévues dans notre plan pour rendre la vie plus abordable sont entièrement nouvelles. Elles ajoutent 8,9 milliards de dollars au soutien qui avait été offert aux Canadiennes et aux Canadiens l’an dernier, et aident les personnes qui en ont le plus besoin, maintenant.

Mais que les faucons fiscaux n’aient crainte.

Bien qu’il s’agisse de nouveaux fonds pour les Canadiennes et les Canadiens qui les recevront cette année, nous avons intégré ces mesures de soutien dans nos deux derniers budgets.

Elles ont déjà été prises en compte dans le cadre financier du Canada, cote triple A, et dans les projections économiques que beaucoup de gens dans cette salle ont faites.

Vu l’incertitude de l’économie mondiale, serait-il sage pour moi d’écarter la nécessité d’apporter un soutien supplémentaire à l’avenir? Bien sûr que non.

Mais de nombreux Canadiens parmi les plus vulnérables reçoivent aujourd’hui un soutien financier plus important que l’année dernière, et ils continueront de recevoir un nouveau soutien dans les semaines et les mois à venir.

Pour les Canadiennes et les Canadiens qui en ont le plus besoin, ce plan arrive à point nommé pour rendre leur vie plus abordable.

Les cinq points que j’ai abordés aujourd’hui – soit le respect de l’indépendance de la Banque du Canada, l’investissement dans les gens, les restrictions budgétaires, les bons emplois et un nouveau plan pour rendre la vie plus abordable – nous aideront à poursuivre la relance solide que nous avons connue après la récession causée par la COVID-19.

Notre plan contribuera à lutter contre l’inflation et à rendre la vie des Canadiennes et des Canadiens plus abordable.

Je suis convaincue que notre plan est le bon.

Mais je ne sous-estime pas les difficultés économiques et l’incertitude des mois à venir.

Nous avons traversé deux années de turbulences remarquables. Notre défi consiste maintenant à mener les choses à bon port.

Il n’est pas garanti que tout se déroule en douceur. Mais, heureusement pour nous, aucun pays dans le monde n’est mieux placé que le Canada pour accomplir cette tâche.

C’est en tout cas l’avis du FMI, de l’OCDE et de Moody’s, qui ont tous récemment prédit que le Canada connaîtra la plus forte croissance du PIB parmi les pays du G7, cette année et l’année prochaine.

Ils ont raison d’être optimistes à l’égard du Canada.

Malgré des dépenses d’urgence sans précédent, nos finances restent et resteront viables.

Nous avons une population diversifiée, en pleine croissance et très talentueuse. Nous sommes un pays où les travailleurs qualifiés veulent s’installer et où ils sont les bienvenus.

Alors que le monde connaît le virage économique le plus profond depuis la révolution industrielle, nous investissons également de toute urgence dans la transition écologique.

Agir pour le climat n’est plus un débat politique : c’est une nécessité économique. L’économie mondiale est en train de changer. Et nos clients du monde entier ont clairement fait comprendre que ce n’était pas viable de polluer pour créer de bons emplois et de la croissance à long terme.

Un prix national sur la pollution est l’incitatif commercial le plus efficace pour l’action climatique. Et celui que l’on a mis en place met plus d’argent dans les poches de huit familles sur dix – ici en Ontario.

De la construction de batteries pour les voitures zéro-émission aux investissements dans le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, nous nous assurerons que le Canada soit le chef de file d’une économie mondiale en évolution et que les Canadiens en profitent.

Le budget d’avril comprenait des mesures allant d’un nouveau Fonds de croissance du Canada qui aidera à attirer les investissements nécessaires dont nous avons besoin pour bâtir un Canada plus propre et plus prospère, à une agence d’innovation et d’investissement qui aidera nos industries traditionnelles à prospérer dans une économie mondiale en évolution, et nos petites entreprises à continuer de croître et de créer de bons emplois pour la classe moyenne.

Nous travaillons actuellement sur les détails de ces mesures, et je suis impatiente de connaître vos idées ainsi que celles de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens sur la manière la plus efficace de les mettre en œuvre.

Et, comme je l’ai indiqué dans le budget que j’ai déposé le 7 avril dernier, je suis déterminée à résoudre le problème canadien de la productivité – le talon d’Achille de notre pays.

Lorsque je regarde autour de moi dans cette salle, je vois de l’enthousiasme à l’égard de notre plan, mais aussi beaucoup de scepticisme quant à la possibilité de le réaliser.

Et c’est normal! La productivité est une source de préoccupations pour les Canadiens depuis au moins trois décennies, et nous ne semblons pas être capables de faire une différence.

Alors, pour vous rassurer, permettez-moi de vous donner trois exemples de grandes réalisations et de grands changements faits par notre gouvernement.

Nous avons mis un prix sur le carbone qui a été confirmé par la Cour suprême, et notre système est considéré comme un modèle par le FMI. Nous disposons ici, à Toronto, d’un secteur technologique plus performant que celui de la Silicon Valley. Nous tenons cela pour acquis maintenant, mais il n’y a pas si longtemps, les gens pensaient que ce serait impossible. Et nous leur avons montré que nous pouvions le faire. Et bien sûr, nous avons mis en place un système national de garderies – promesse qui avait été faite il y a 50 ans, mais qui n’avait jamais été concrétisée.

Il est possible d’apporter des changements majeurs. Nous l’avons démontré au cours des sept dernières années. Et en ce qui concerne le problème de productivité, ne doutez pas de notre engagement.

J’ai commencé par décrire les forces mondiales hostiles qui rendent la vie plus difficile ici au Canada. Je vais conclure en parlant de la façon dont un monde en pleine mutation offre de véritables possibilités historiques pour le Canada, demain et dans les années à venir.

Le monde entièrement ouvert et optimiste que nous avons essayé de bâtir après la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 a pris fin le 24 février.

Nous favorisons maintenant les relations entre « pays amis », et nos alliés savent qu’il vaut la peine de dépenser un peu plus pour bâtir leurs chaînes d’approvisionnement avec d’autres démocraties.

Les démocraties du monde entier sont devenues plus unies face à l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie, et le Canada est tout à fait prêt à fournir à nos alliés les ressources dont ils ont besoin. Je pense que c’est notre devoir; nous devons le faire, et nous le ferons.

L’Europe est déterminée à se sevrer de l’énergie russe, ce qui représente un défi colossal, mais ses habitants doivent encore chauffer leurs maisons. Ces derniers mois nous ont rappelé que la sécurité énergétique fait partie intégrante de la sécurité, et le Canada s’efforce d’assurer cette sécurité à ses partenaires démocratiques.

Nous disposons d’une grande quantité des minéraux et métaux critiques dont nos alliés ont besoin pour toutes sortes de produits, des téléphones aux voitures électriques, et nos agriculteurs travaillent fort pour produire les aliments pouvant contribuer à nourrir un monde menacé par les blocus du président Poutine.

Nous sommes le seul pays du G7 à avoir des ententes commerciales avec tous les pays du G7. Et nous en sommes à un moment où ces accords sont plus importants que jamais.

L’avenir de l’économie mondiale n’appartient pas à ceux qui croient que la taille de leurs armées, la témérité de leurs censeurs ou même l’étendue de leurs réserves de gaz naturel leur permettront d’agir en toute impunité.

Les bons emplois et la prospérité d’aujourd’hui et de demain appartiennent aux travailleurs qui sont au cœur des démocraties du monde. Et nulle part ailleurs ce ne sera plus vrai qu’ici, au Canada.

Nous savons que le chemin à parcourir sera difficile. Si nous avons appris quelque chose au cours des deux dernières années, c’est qu’il serait naïf d’espérer le contraire.

Mais malgré tous les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui – et l’inflation en est certainement le principal – le Canada demeure le meilleur endroit au monde où vivre, travailler et élever une famille.

Nous veillerons, et je veillerai moi aussi à ce que cela demeure le cas pour nos enfants dans les semaines, les mois et les années à venir.

Un Canada où le coût de la vie est plus abordable, où chacun peut gagner un revenu décent pour une journée de travail honnête, et où personne n’est laissé pour compte.